Hommage de Michel Barrionuevo Ă  GĂ©rald Spielmann

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L’annĂ©e 2023 est cruelle. En fĂ©vrier j’ai perdu un ami, ancien Ă©lu de Sassenage, 7 mois plus tard, un nouvel ami Ă©galement Ă©lu durant le mĂȘme mandat disparait.
Aux obsĂšques de DĂ©dĂ©, parlant des personnalitĂ©s qui m’ont accompagnĂ©, j’ai citĂ© GĂ©rald, prĂ©sent avec Estelle, sa fille et Françoise.
C’est Ă  Sassenage que nous nous sommes connus. Nous nous Ă©tions dĂ©couverts des similitudes de parcours : notre pays de naissance, l’AlgĂ©rie, toi dans la capitale, et moi Sidi-Bel AbbĂšs dans l’Oranie.
Nous Ă©tions tous deux devenus papa d’une fille, en juin 1973, Estelle et Sandra nĂ©es avec une semaine d’écart !
L’une de nos amies communes, Denise Fenouil Ă©tait la responsable du syndicat CGT de la premiĂšre grande surface de Fontaine, Record.
Dans l’entreprise Permali, l’un des grands Directeurs Ă©tait venu faire une rĂ©union publique en affirmant que je me trompais de combat que nous n’étions pas chez Caterpillar. Toi GĂ©rald, tu bossais bien chez Caterpillar.
J’ai Ă©voquĂ© cette rĂ©gion de l’ouest algĂ©rien, GĂ©rald apprĂ©ciait se retrouver en compagnie des pieds-noirs de la commune d’Échirolles natifs d’Oran !
Nous Ă©tions tous deux, militants communistes. Ă  trois reprises je t’ai sollicitĂ© pour figurer parmi nos candidatures aux Ă©lections municipales. En 1977 et en 1989, tu dĂ©clineras mon offre du fait que nous n’étions pas en configuration de listes d’union, mĂȘme si au second tour, la fusion Ă©tait programmĂ©e.
Je sais, que tu souhaitais maintenir l’équilibre familial, qui Ă  tes yeux Ă©tait primordial.
Ce n’est qu’en 1995, lorsqu’à nouveau je t’ai sollicitĂ© pour ĂȘtre prĂ©sent sur la liste d’union de la gauche conduite par Alain Chaplais, qu’Anne-Marie ton Ă©pouse a dit Oui, d’une façon si forte que sans hĂ©sitation tu m’as rĂ©pondu OK, mais pas trop devant.
Au premier tour, la liste d’Alain Chaplais a remportĂ© les municipales de 17 voix seulement, le mode de scrutin donnant 22 Ă©lu·e·s. AprĂšs un recours, et l’annulation de ces Ă©lections, une nouvelle municipale en fĂ©vrier 1996, remportĂ©e de façon large, a permis le gain d’un 23Ăšme siĂšge.
Tu étais le 24Úme candidat. La vie et les évolutions transforment les évÚnements et aprÚs le départ de Krys Dias, tu prendras la suite en devenant le 5Úme élément du groupe communiste et apparenté.
Ton travail dans les différentes commissions sera accompli de façon désintéressée.
Tu te réjouiras lorsque André Reysset que tu appréciais, décidera de rejoindre notre groupe.
En 1998, Ă  51 ans, tu es devenu veuf, Anne-Marie, ton Ă©pouse, la maman d’Estelle s’est endormie pour l’éternitĂ©.
Sur le plan de l’activitĂ© citoyenne, aprĂšs la fin de ton mandat en 2001, Ă  chaque Ă©lection, jusqu’à ce que la maladie ne te gagne, tu auras toujours rĂ©pondu favorablement pour ĂȘtre assesseur supplĂ©ant de Joseph Falco, au bureau de vote du Hameau du ChĂąteau.
GĂ©rald, tu n’étais pas celui qui va bousculer l’autre pour se mettre en avant, tu Ă©tais avant tout, un ĂȘtre sensible, rempli d’humanitĂ©.
Un excellent manuel bien Ă©quipĂ© en machine outils, souvent tu m’auras proposĂ© de venir utiliser ton matĂ©riel. L’homme aux mains d’or, c’est ce qui te qualifierait le mieux !
AprĂšs la disparition de la maman d’Estelle, une autre femme a illuminĂ© une partie de ta vie, Françoise.
GĂ©rald tu aimais dĂ©couvrir d’autres horizons, d’autres cultures, d’autres pays, ta maitrise de l’espagnol t’aura servi !
En 2009 lors de la grande grĂšve de Caterpillar contre les licenciements nous nous sommes retrouvĂ©s en soutien Ă  cette lutte. Sans doute comme toi, j’étais volontaire pour ĂȘtre assignĂ© en justice lorsque le Tribunal correctionnel, pour la 1Ăšre fois de son histoire en IsĂšre, a dĂ©cidĂ© l’évacuation de 18 salariĂ©s de l’entreprise ayant participĂ© Ă  une rĂ©union dans l’enceinte de l’entreprise Ă  Échirolles !
Nous nous sommes vus pour la derniĂšre fois, le 10 juillet dernier. Avec Joseph Falco, nous te trouvions Ă©panoui, presque en forme montrant Ă  la fois les limites imposĂ©es par la maladie et les espoirs de dĂ©couvrir de nouveaux horizons. Avec Françoise vous aviez apprĂ©ciĂ© votre voyage en Irlande, notamment le Connemara, et Ă  une semaine de mon dĂ©part vers cette destination, vous n’avez pas manquĂ© de me faire partager vos instants forts.
GĂ©rald tu Ă©tais sensible aux marques d’affection. Estelle tu peux ĂȘtre fiĂšre de ton papa, Emma de ton pĂ©pĂ©, Françoise de ce compagnon avec qui tu as tant partagĂ©, Nicolas de ton beau papa et vous toutes et vous tous amis, camarades, voisins.
Tchao GĂ©rald, je vous prĂ©sente toutes mes fraternelles condolĂ©ances. Ces derniĂšres annĂ©es, j’admirais ton olivier au 109 hameau du ChĂąteau. Les fruits de ton arbre avaient un parfum de MĂ©diterranĂ©e. Puissent ces olives transmettre la dĂ©licatesse et les saveurs que tu savais leur donner.

Historique, la premiĂšre grĂšve Ă  la Mairie de Sassenage !

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Pour avoir Ă©tĂ© Ă©lu de Sassenage de mars 1977 Ă  juin 2020, jamais, en dehors des mouvements nationaux, il n’y avait eu de grĂšve des employé·e·s communaux.

Ce cri de colÚre et de révolte souligne un malaise trÚs profond, fortement accentué lors du changement de Directeur Général des Services !

Cette derniĂšre recrue, en provenance de la ville de Meylan, s’Ă©tait dĂ©jĂ  illustrĂ©e dans sa gestion du personnel basĂ©e sur l’exclusion, la vexation, la mise au pas des agents.

Ce malaise sassenageois rĂ©guliĂšrement mis en avant par les Ă©lu·e·s de l’opposition, notamment le groupe s’Unir pour Sassenage qui a frĂ©quemment alertĂ© la majoritĂ© municipale, restĂ©e sourde aux prĂ©occupations de son personnel. AlertĂ©, par ces Ă©lu·e·s, sur la base de l’article 40 du code civil, le Procureur de la RĂ©publique a fini par diligenter une enquĂȘte en cours.

La souffrance au travail a Ă©tĂ© d’une telle intensitĂ© que 42 agent·e·s ont quittĂ© la commune.

Au moment du préavis de grÚve pour ce 4 juillet 2023, les représentants du personnel conviés à une rencontre le 29 juin pour exprimer le vécu des personnels, se sont vus opposer comme réponse du Maire, Michel Vendra : « nous entrons en guerre !« .

Ce matin, Ă  l’interpellation de Michel Barrionuevo lui disant : « hier, j’ai rĂ©pondu Ă  l’appel de l’association des Maires en participant au rassemblement de midi, aujourd’hui, je suis encore lĂ , cette fois en soutien au personnel de la ville ! « . Sa rĂ©ponse fut : « si tu veux, tu peux revenir demain !« 

Un tel mépris, vis à vis de celles et de ceux qui assurent le Service public de Sassenage, est grave.

Il est temps, grand temps, de rĂ©pondre aux prĂ©occupations des agents pour un audit des services afin d’amĂ©liorer les conditions de travail et rĂ©duire le mal-ĂȘtre; la rĂ©vision du RIFSEEP, les jours de pĂ©nibilitĂ© pour tous les services; augmentation des fonctionnaires (point d’indice); pour que les Ă©lus cessent de se substituer aux responsables de services

Devant ce refus de recevoir une dĂ©lĂ©gation, les agents se sont rendus en Mairie oĂč comme par miracle, il n’y avait aucun Ă©lu responsable pour la recevoir.

Afin de se faire entendre, quelques refrains ont été scandés.
La Direction a préféré faire le choix de recourir à la force publique. Les gendarmes ont été plus compréhensifs et  du coup, les personnels se sont donnés rendez-vous pour reconduire la grÚve en septembre !

Voici la vidĂ©o rĂ©alisĂ©e Ă  l’occasion du rassemblement de ce 4 juillet 2023 de 8H Ă  10H

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RĂ©union publique du 13 avril 2023 sur les Retraites Ă  Sassenage

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La Nupes avait pris l’initiative d’organiser un dĂ©bat Ă  Sassenage le 13 avril 2013, avec la participation de Guillaume Gontard, SĂ©nateur de l’IsĂšre, Élisa Martin, dĂ©putĂ©e de la 3Ăšme circonscription de l’IsĂšre, Guillaume Lissy, Maire de Seyssinet-Pariset, Michel Barrionuevo, ancien Ă©lu de Sassenage Ă  la Maison des Clubs Ă  19H. Guillaume Gontard, bloquĂ© au niveau des transports n’a pu ĂȘtre des nĂŽtres

Michel Barrionuevo, au nom du Parti communiste français a ouvert la partie Retraites de cette rencontre réunissant une soixantaine de participant,e·s, voici cette intervention :

Cet aprÚs-midi, pour la 12Úme fois, ensemble, nous avons manifesté dans les rues de Grenoble et aprÚs notre réunion je finirai la vidéo qui sera visible sur ma chaine dÚs ce soir.
Le mouvement que nous connaissons est depuis presque 55 ans inĂ©dit de par l’unitĂ© des organisations syndicales, sa rĂ©pĂ©tition, son ampleur jusqu’à 3,5 millions de personnes, sa dĂ©termination et le soutien public de l’opinion.
D’emblĂ©e, je voudrais prĂ©ciser qu’en 1995, la rĂ©forme des retraites a Ă©tĂ© abandonnĂ©e par Jacques Chirac, suite Ă  des grĂšves et manifestations, rappeler 2006 oĂč durant presque quatre mois, entre le 16 janvier et le 10 avril 2006, la jeunesse d’abord, puis les salariĂ©s et les syndicats font front uni et sont descendus dans la rue contre le CPE. Au plus fort du mouvement, ils sont entre un et trois millions pour demander le retrait de la rĂ©forme. Ces actions ont abouti au retrait de la loi Contrat PremiĂšre Embauche, votĂ©e, promulguĂ©e et retirĂ©e 11 jours plus tard.
Alors, rien n’est jouĂ© avec cette rĂ©forme des retraites, jamais, elle n’a Ă©tĂ© votĂ©e Ă  l’AssemblĂ©e Nationale. La motion de censure faisant suite au 11Ăšme 49-3, a Ă©tĂ© Ă©vitĂ©e Ă  9 voix, mĂȘme au sein de la majoritĂ© des voix discordantes se sont exprimĂ©es.
Dans ce calendrier, c’est demain que le Conseil Constitutionnel rendra sa dĂ©cision, les organisations syndicales ont prĂ©vu de se revoir Ă  l’issue des annonces qui seront faites. Rendez-vous est donnĂ© dĂšs 14H, devant la PrĂ©fecture Ă  Grenoble, les sous-prĂ©fectures de Vienne et la Tour du Pin.
Ce Conseil constitutionnel, c’est qui ? Les membres de cette instance siĂšgent durant 9 ans et sont dĂ©signĂ©s par tiers tous les 3 ans. Le PrĂ©sident de la RĂ©publique dĂ©signe 1/3 dont le PrĂ©sident qui a la voix prĂ©pondĂ©rante, les PrĂ©sidents du SĂ©nat et de l’AssemblĂ©e Nationale dĂ©signent chacun 1/3.
Du coup, la majorité est Macron compatible, mais le rÎle du Conseil Constitutionnel est en principe de juger en droit.
La premiĂšre dĂ©cision, est la façon dont cette rĂ©forme des retraites a Ă©tĂ© instruite ! C’est un dĂ©tournement flagrant de procĂ©dure puisque c’est un projet de loi de financement rectificative de la SĂ©curitĂ© Sociale.
Si malgrĂ© tout, le Conseil constitutionnel refuse de censurer le texte, il crĂ©era alors une jurisprudence trĂšs problĂ©matique : « AprĂšs cela, Ă  chaque fois qu’un gouvernement voudra faire une modification sur la politique sociale, il pourra utiliser ce vĂ©hicule lĂ©gislatif, rĂ©duire les dĂ©bats et utiliser le 49.3 »
Selon l’article 34 de la Constitution « les principes fondamentaux de la SĂ©curitĂ© sociale » ne peuvent ĂȘtre modifiĂ©s que par une loi ordinaire.
Le Conseil constitutionnel pourrait alors estimer que l’ñge lĂ©gal de dĂ©part Ă  la retraite en fait partie, et censurer au minimum l’article 7.
Dans le Canard enchaĂźnĂ©, le 18 janvier dernier, Laurent Fabius, le prĂ©sident du Conseil constitutionnel indiquait que l’index senior et mĂȘme les modifications sur « les critĂšres de pĂ©nibilitĂ© ne relĂšvent pas du PLFRSS » et nĂ©cessiteraient « un deuxiĂšme texte ». Ce qui signifie que faute de censure globale, les cavaliers sociaux, au moins l’index senior et le CDI senior, car c’est impossible de prouver qu’ils auront un impact financier pourraient sauter de mĂȘme que l’article sur la suppression des rĂ©gimes spĂ©ciaux.
La seconde dĂ©cision attendue du Conseil Constitutionnel pour demain, c’est la recevabilitĂ© du dĂ©pĂŽt de RĂ©fĂ©rendum d’Initiative PartagĂ©e.
Vendredi 17 mars, Ă  l’initiative des communistes et soutenue par l’intersyndicale la premiĂšre Ă©tape a Ă©tĂ© gagnĂ©e, il fallait au minimum 185 parlementaires et c’est 252 qui ont dĂ©posĂ© une proposition de loi rĂ©fĂ©rendaire, comme le prĂ©voit l’article 11 de la Constitution, visant Ă  « affirmer que l’ñge lĂ©gal de dĂ©part Ă  la retraite ne peut ĂȘtre fixĂ© au-delĂ  de 62 ans ».
Si nous obtenons ce RĂ©fĂ©rendum d’Initiative PartagĂ©e, nous aurons 9 mois pour rĂ©unir les signatures en provenance de 10% des Ă©lecteurs de notre pays, soit environ 4,8 millions de personnes inscrites sur les listes Ă©lectorales.
Face Ă  ce passage en force, et c’est le sens de mon rappel sur le Retrait du CPE en 2006, quelles que soient les annonces du Conseil Constitutionnel, il importe de continuer la bataille. Les organisations syndicales ont prĂ©vu de se revoir aprĂšs cette sĂ©quence.
Il n’y a pas de raison valable pour rĂ©duire de 2 ans le droit Ă  la retraite. MĂȘme le comitĂ© d’orientation des retraites (COR) admet que l’on peut faire face au dĂ©ficit de 13 milliards d’euros sans dĂ©grader le droit Ă  la retraite. Que sont ces 13 milliards face aux 413 milliards pour l’armement, des choix, des prioritĂ©s !
Pour autant, nous ne disons pas qu’il ne faut rien faire !
Les invisibles que nous applaudissions durant le couvre-feu COVID en 2020, ne sont pas devenus des nantis, n’en dĂ©plaise au PrĂ©sident de la RĂ©publique !
Lorsque Ambroise Croizat, Ministre communiste du travail a gĂ©nĂ©ralisĂ© le droit Ă  la Retraite Ă  la LibĂ©ration, il disait : « Il faut en finir avec la souffrance, l’indignitĂ© et l’exclusion. DĂ©sormais, nous mettrons l’homme Ă  l’abri du besoin. Nous ferons de la retraite non plus une antichambre de la mort mais une nouvelle Ă©tape de la vie. »
L’un des slogans des manifs est de dire : « la retraite Ă  60 ans, on s’est battu pour la gagner, on se battra pour la garder ! , aujourd’hui j’ai entendu pour la reprendre, c’est vrai que nous l’avons dĂ©jĂ , un peu perdu»
Puis, il faut revenir Ă  la retraite Ă  60 ans, l’allongement de la durĂ©e de vie doit amĂ©liorer l’existence au lieu d’allonger le temps de travail !
Les politiques successives ont dĂ©financĂ© notre systĂšme de retraite. Un ensemble de mesures peut permettre, de financer une amĂ©lioration du droit Ă  la retraite.
Il est urgent de revoir les exonĂ©rations massives et sans conditions de cotisations, mettre fin Ă  la politique de « modĂ©ration salariale », de contournement du salaire et de rĂ©duction du sempiternel « coĂ»t du travail ». Il faut augmenter les salaires et donc les cotisations, embaucher dans la fonction publique pour rĂ©pondre aux besoins, stopper la politique de prĂ©carisation de l’emploi, amĂ©liorer les carriĂšres, appliquer rĂ©ellement l’égalitĂ© salariale entre les femmes et les hommes. Enfin, il est urgent de faire cotiser les revenus du capital au mĂȘme niveau que les salaires.
La seule issue raisonnable Ă  la crise politique qui traverse le pays est d’abandonner purement et simplement ce projet nĂ©faste.
Nous sommes face Ă  une crise politique gravissime. La seule rĂ©ponse d’Emmanuel Macron est une attitude autoritaire, suffisante.
C’est le droit Ă  la retraite qui est en jeu. C’est aussi la confiance dans la dĂ©mocratie et dans la RĂ©publique. On ne peut pas en rester lĂ .
Depuis l’utilisation par le passage en force Ă  l’aide du 49-3, le dĂ©bat public se concentre sur les violences dans les manifestations retraites.
Les violences et destructions doivent ĂȘtre condamnĂ©es sans ambiguĂŻtĂ©, elles ne servent pas le mouvement de luttes, au contraire, elles dĂ©tournent l’attention des vraies questions.
En parallĂšle, la rĂ©pression syndicale et les rĂ©quisitions, sont devenues lĂ©gion : la rĂ©pression du mouvement social, avec des nasses pourtant interdites, des arrestations arbitraires, des armes offensives qui blessent et doivent ĂȘtre proscrites, et la violence policiĂšre de la Brav-M rĂ©vĂ©lĂ©e par des enregistrements parus dans la presse auraient mĂ©ritĂ©s d’ĂȘtre examinĂ©s pour dissolution de cette unitĂ©.
Une pĂ©tition pour la dissolution de la BRAV-M a recueilli Ă  la date du 5 avril, 263 887 signatures sur le site de l’AssemblĂ©e Nationale, elle a donc dĂ©passĂ© les 100 000 signatures, la commission des lois a dĂ©cidĂ© de la classer. La pĂ©tition pour le maintien de la BRAV-M qui se voulait le contrepoids n’a recueilli que 5 324 signatures.
Le trait d’égalitĂ© mis entre ces 2 pĂ©titions montre la fĂ©brilitĂ© ambiante du pouvoir.
AprÚs quasiment trois mois de mobilisation, une majorité de Français refuse toujours de travailler deux ans de plus pour satisfaire les marchés financiers.
Le fond est bien lĂ  ! Le PrĂ©sident de la RĂ©publique a choisi comme Ă  son habitude, pour l’accompagner en Chine, d’emmener des grands patrons. Son obstination vient du fait qu’en rĂ©alitĂ© il est avant tout, le reprĂ©sentant de commerce du MEDEF. Des manifestants disaient le Patron du MEDEF.

L’audace en politique, aussi bien pour le Gouvernement que pour le PrĂ©sident de la RĂ©publique, c’est de reconnaĂźtre leurs torts et renoncer Ă  imposer ce projet.
Notre pays a besoin de sortir de la crise sociale, politique et dĂ©mocratique dans laquelle le pouvoir l’a plongĂ©e et qui ne peut se rĂ©sumer que par le retrait de la rĂ©forme ou le rĂ©fĂ©rendum d’initiative partagĂ©e.
La missive des parlementaires au PrĂ©sident de la RĂ©publique le 4 avril dernier a Ă©tĂ© de rappeler que ce mouvement social, historique par son unitĂ© syndicale, son ampleur et sa dĂ©termination, n’a cessĂ© d’exprimer son refus d’un recul Ă  64 ans de l’ñge de dĂ©part Ă  la retraite.
Son refus d’entendre le peuple attise sa colĂšre et crĂ©e une crise sociale, politique et dĂ©mocratique sans prĂ©cĂ©dent.
Ensemble, les Français-es et leurs reprĂ©sentants dĂ©fendent le droit Ă  une retraite juste et digne ; ils et elles ne sont pas illĂ©gitimes. En revanche, de quelle lĂ©gitimitĂ© peut se prĂ©valoir aujourd’hui, et Ă  l’avenir, une rĂ©forme rejetĂ©e majoritairement par le peuple qui, de surcroĂźt, ne peut mĂȘme pas se prĂ©valoir d’un dĂ©bat abouti et d’un vote dĂ©mocratique ?
Ce renoncement ne serait pas un aveu de faiblesse, mais une dĂ©monstration de sagesse, seule propice Ă  redonner confiance Ă  l’ensemble de nos concitoyens et concitoyennes et Ă  rendre Ă  notre sociĂ©tĂ© l’apaisement dont elle a tant besoin.
Du reste, il conviendrait de leur donner la parole par la voie d’un rĂ©fĂ©rendum pour qu’ils puissent s’exprimer, au terme d’un dĂ©bat dĂ©mocratique qu’ils rĂ©clament, sur la question de l’ñge lĂ©gal de dĂ©part Ă  la retraite.
Cette attitude a pour consĂ©quence de favoriser le Rassemblement national dont les cadres n’hĂ©sitent pas Ă  proclamer sans vergogne : « Contrairement Ă  ce que tous les commentateurs expliquaient sur tous les plateaux, que nous Ă©tions tapis dans l’ombre sans participer aux dĂ©bats, c’est en fait le contraire que les gens ont perçu. Les Français valident notre stratĂ©gie de travail sur le fond et de sĂ©rieux affichĂ© ».
Cette perception, nous ne devons pas la prendre Ă  la lĂ©gĂšre, malgrĂ© sa discrĂ©tion et ses arrangements avec l’exĂ©cutif pendant les dĂ©bats, le RN incarne, selon les enquĂȘtes d’opinion, une opposition importante, voire la principale, au texte du gouvernement. Une stratĂ©gie Ă  bas bruit qui porte ses fruits.
La rĂ©alitĂ© c’est qu’il a Ă©tĂ© absent, sagement assis, le doigt sur la couture du pantalon, dĂ©posant moins d’amendements que la majoritĂ©, ils n’ont servi strictement Ă  rien.
Les dĂ©putĂ©s RN sont en effet plusieurs fois montĂ©s au crĂ©neau pour dĂ©fendre le gouvernement face aux attaques venues de la gauche. « Ils ont passĂ© deux semaines Ă  se congratuler respectivement, jusqu’à boucler l’examen du texte en chantant bouche contre bouche, la Marseillaise.»
L’attitude complaisante de l’extrĂȘme droite rĂ©vĂšle autre chose : derriĂšre son masque social, Marine Le Pen prĂŽne en rĂ©alitĂ© la mĂȘme dĂ©fense du libĂ©ralisme que la majoritĂ©. « Il faut le marteler. Rappeler leurs votes Ă  l’AssemblĂ©e contre la hausse du Smic, le blocage des prix, le gel des loyers. Ou le fait qu’ils crient avec les macronistes pour baisser les cotisations sociales, donc les recettes de la SĂ©curitĂ© sociale, donc empĂȘcher la revalorisation, les retraites  » Un travail nĂ©cessaire et rĂ©alisĂ© par la gauche, mais « sans doute devons-nous ĂȘtre plus forts et plus audibles »
La gauche doit ĂȘtre capable d’ĂȘtre plus unie, s’inspirer davantage de l’intersyndicale qui arrive Ă  parler d’une mĂȘme voix.
La gauche a une grande responsabilitĂ© face Ă  cette rĂ©forme. Rien n’impose une rĂ©forme d’une telle violence, d’autres solutions sont possibles pour garantir un systĂšme plus juste, plus solidaire et plus efficace. Ce que veut en rĂ©alitĂ© le pouvoir, c’est contraindre le pays Ă  subir de nouveau une austĂ©ritĂ© budgĂ©taire drastique, comme l’exigent les marchĂ©s financiers et la Commission europĂ©enne Ă  leur service. Cette politique est chaque jour davantage rejetĂ©e par les peuples europĂ©ens.
A ce propos, les messages de solidarités venus des différents pays nous confortent.
La confĂ©dĂ©ration europĂ©enne des syndicats dĂ©clare : La « rĂ©forme » du systĂšme de retraite est une attaque contre le bien-ĂȘtre et les aspirations des travailleurs et de leurs familles. Cette rĂ©forme est d’autant plus inacceptable – et contre-productive – que les inĂ©galitĂ©s se creusent et que la crise du coĂ»t de la vie est sĂ©vĂšre. Cela ne ferait qu’aggraver les inĂ©galitĂ©s et imposer un fardeau plus lourd aux travailleurs, en particulier aux plus pauvres. Ceci est d’autant plus nĂ©gatif que le financement du systĂšme de retraite français ne nĂ©cessite pas une telle mesure.
La CES et l’ensemble du mouvement syndical europĂ©en continueront Ă  soutenir les syndicats français dans leur lutte contre cette rĂ©forme, contre son contenu et en raison de l’absence de dialogue social.
La rĂ©alitĂ© du travail est si dure, que repousser l’ñge de la retraite serait insupportable pour des millions de salarié·e·s subissant dĂ©jĂ  l’intensification de l’activitĂ©, des conditions difficiles pour des salaires amputĂ©s par une inflation Ă©levĂ©e, des contrats courts et horaires dĂ©calĂ©s jusqu’à l’uberisation. La voie du progrĂšs, c’est au contraire la transformation profonde du travail, la crĂ©ation d’emplois, en commençant par des centaines de milliers de prĂ©-embauches de jeunes dans les services publics, l’augmentation des salaires et l’égalitĂ© professionnelle femmes-hommes, la formation, la prise en compte des qualifications et de la pĂ©nibilitĂ©. La voie du progrĂšs, c’est de rĂ©pondre aux immenses besoins de service public et de productions nouvelles Ă©cologiques et sociales. C’est lĂ  un vrai projet de civilisation.
Au moment oĂč six millions de nos concitoyennes et concitoyens sont complĂštement ou partiellement privĂ©s d’emploi, la sĂ©curisation de l’emploi et de la formation n’est pas seulement une exigence puissante de nos concitoyennes et concitoyens, c’est la clĂ© du progrĂšs social. Elle appelle la crĂ©ation de nouveaux pouvoirs d’intervention des salarié·e·s dans l’entreprise comme dans la sociĂ©tĂ©.
Pour toutes ces raisons, le monde du travail n’a pas d’effort supplĂ©mentaire Ă  faire. Tout appelle Ă  transformer le travail pour lui redonner un sens. Il faut permettre Ă  chacune et chacun de s’émanciper d’un systĂšme qui considĂšre les ĂȘtres humains comme une simple force de travail exploitable Ă  merci jusqu’à ce qu’elle soit « usĂ©e ».
Il est temps pour notre sociĂ©tĂ© d’entrer dans une nouvelle relation avec les entreprises. La prioritĂ© doit cesser d’aller Ă  la rentabilitĂ© du capital. Elle doit aller au dĂ©veloppement de toutes les capacitĂ©s humaines.
Les dĂ©bats ont permis de mettre au jour son inutilitĂ© et son injustice, mais aussi les mensonges les plus flagrants : le mirage aux alouettes des 1 200 euros, pour lesquels ils partirent 2 millions et finirent 13 000 ; les carriĂšres longues, dont le flou masque l’ineptie ; la capitalisation, qu’un amendement de la droite sĂ©natoriale a fait entrer par la fenĂȘtre !
Il est des victoires qui sonnent comme des dĂ©faites. De Jupiter Ă  Pyrrhus, il n’y a parfois qu’un petit pas !

Hommage de Michel Barrionuevo à André Reysset

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Lorsque je suis devenu Conseiller municipal de Sassenage, en mars 1977, Raoul Scarpini et Gino Locatelli avec qui je travaillais chez Permali Ă  Fontaine, m’ont dit :  » puisque maintenant tu es Ă©lu, il serait bien que tu viennes soutenir les Ă©quipes de foot de Sassenage « .
En me rendant au stade de la RollandiĂšre pour voir Ă©voluer les « canaris », parmi les diffĂ©rents entraineurs des gamins, j’ai entre autres, fait la connaissance d’AndrĂ© Reysset, le jeune prof d’éducation physique du collĂšge Fleming.
Je ne disais pas encore Dédé !
Avec AndrĂ©, nous nous sommes retrouvĂ©s dans la campagne des Ă©lections municipales de 1995, il Ă©tait l’un des piliers de l’association Ensemble pour Sassenage et lorsque nous fĂ»mes Ă©lus, il deviendra le vice-prĂ©sident du groupe Parti socialiste-Ensemble pour Sassenage.
C’est Ă  cette Ă©poque qu’avec Françoise et DĂ©dĂ©, nous sommes devenus amis.
Eh oui, Dédé, entre-nous sont nées de grandes complicités :
‱ j’étais ton ainĂ© d’une semaine,
‱ nous avons eu des enfants en Ă©tant jeunes.
‱ Et puis, tu Ă©tais devenu le cinquiĂšme Ă©lĂ©ment du groupe que je prĂ©sidais.
Ce n’était pas de la fiction comme le film nommĂ© l’annĂ©e d’aprĂšs, aux CĂ©sars et aux Oscars, mais une rĂ©alitĂ© parfois : turbulente et dĂ©rangeante.
Françoise ou Roger savent ce que ces deux adjectifs signifient.
Tu n’hĂ©sitais pas Ă  donner de la voix lorsqu’une pratique t’apparaissait non conforme aux rĂšgles dĂ©mocratiques.
Chez toi, j’ai toujours apprĂ©ciĂ© cette franchise !
DĂ©dĂ©, il m’est difficile de te dissocier de Françoise, des amis que j’ai invitĂ©s Ă  Fontaine et qui m’ont ensuite, accompagnĂ© lorsqu’avec Martine, nous avons formĂ© un nouveau couple.
DĂ©dĂ©, c’était le collectif dont j’ai parlĂ© au dĂ©but, mais aussi celui qui apprĂ©ciait de s’isoler par moment, l’amoureux d’expĂ©riences nouvelles.
Notre groupe s’était Ă©toffĂ© avec l’arrivĂ©e de GĂ©rald et, Ă  six, nous pouvions mieux ĂȘtre entendus.
De prof de gym, tu Ă©tais devenu le rĂ©fĂ©rent de la SEGPA au CollĂšge Fleming. (Section d’Enseignement GĂ©nĂ©ral et Professionnel AdaptĂ©). Une mission auprĂšs des Ă©lĂšves les plus dĂ©connectĂ©s, ce qui te convenait parfaitement.

Mais, la SEGPA n’a pas durĂ©.
Nous nous sommes retrouvés à lutter pour sa survie, avec, y compris une manifestation du collÚge à la mairie.
En dĂ©saccord avec cette nouvelle situation et les prioritĂ©s fixĂ©es Ă  l’enseignement public, tu as postulĂ© pour l’Outre-mer auprĂšs de l’Éducation Nationale et tu as Ă©tĂ© affectĂ© Ă  Mayotte.
Pour le conseiller municipal de Sassenage, c’était un dilemme, tu m’as alors demandĂ© :  » je dĂ©missionne ou je reste Ă©lu et je vous fais des pouvoirs « . Je t’ai rĂ©pondu : » Ă  toi de dĂ©cider ! « 
Tu as pris la meilleure dĂ©cision, ne pas occuper une fonction si l’on ne peut pas s’impliquer.
Te voilĂ  parti enseigner Ă  Madmoudzou, le Chef-lieu de Mayotte, une ile de l’OcĂ©an Indien. Françoise te rejoindra quelques annĂ©es plus tard.
Lorsque vous reveniez en métropole les étés, nous apprécions de vous revoir aux Bayles.
Nous aimions aussi vous recevoir chez nous. Il y a une date qui m’a marquĂ©e plus que d’autres, le 28 juillet 2008, j’avais confectionnĂ© une paella.
Les Bayles, CordĂ©ac, cette commune qui t’a vu naitre, sautons des Ă©tapes pour cette surprise organisĂ©e Ă  la salle des fĂȘtes, par Estelle, AgnĂšs et AmĂ©lie : fĂȘter les 60 ans de Françoise ainsi que le dĂ©part en retraite de DĂ©dĂ©, avec tous vos amis. Je me souviens de cette date, trĂšs particuliĂšre pour moi, c’était le jour des 60 ans de ma sƓur, le 25 aoĂ»t 2012.
Le secret de cette fĂȘte avait Ă©tĂ© bien gardĂ©, et avec tous tes amis, qui pour l’essentiel sont les nĂŽtres, des Ă©vĂšnements comme celui-ci, ça marque. La preuve je l’évoque !
J’avais Ă©crit un poĂšme intitulĂ©, « l’amitiĂ© c’est beau comme un soleil« , je l’ai retranscrit dans mon livre, « sous la falaise, le ciel est rouge« .
Il ne se sera pas Ă©coulĂ© beaucoup de temps, avant d’ĂȘtre sollicitĂ© pour officier le mariage d’AmĂ©lie et Guillaume le 8 juin 2013, avec les rencontres prĂ©liminaires pour prĂ©parer cette cĂ©rĂ©monie.
DĂ©dĂ©, avec Françoise, vous n’avez eu que des filles. Estelle a changĂ© la rĂšgle, tandis qu’AgnĂšs et AmĂ©lie, vous ont parfaitement imitĂ©s.
Tu Ă©tais l’homme aux mains d’or, que ce soit Ă  Sassenage ou aux Bayles, les transformations Ă©taient tes Ɠuvres.
Dans le mĂȘme temps tu t’investissais avec d’autres. Nous n’avons pas vu la cuisson du pain dans ce four ancien qu’avec des amis, vous avez rĂ©habilitĂ©.
Et ce projet, d’aller ensemble aux champignons ; tiens DĂ©dĂ©, cette annĂ©e, nous n’avons pas encore cueilli, d’hygrophores de mars.
Tout a changĂ©, le jour oĂč tu t’es Ă©croulĂ© et nous n’avons pu nous revoir !
Non, nous n’allions pas t’offrir un livre thĂ©orique, nous avons choisi la derniĂšre bande dessinĂ©e de nos gaulois prĂ©fĂ©rĂ©s : AstĂ©rix et ObĂ©lix. AprĂšs tout, toi, tu as conservĂ© ta moustache.
Nous avons adorĂ© fabriquer de la gelĂ©e et des pĂątes, des coings de votre verger. Sur notre balcon, la menthe plantĂ©e en pot est celle en provenance de votre jardin. C’est dire si encore trĂšs longtemps, tu seras avec nous !
L’étĂ© dernier, nous avions arrĂȘtĂ© une date pour Ă  nouveau te revoir physiquement, nous avons entendu ta voix devenue rocailleuse, elle nous a parlĂ© d’espoir.
A chaque questionnement, nous nous disions :  » Dédé va gagner ! « 
Tu t’es tellement battu contre la maladie, obtenant des rĂ©pits, que cet espoir Ă©tait de mise !
Votre message du 1er janvier était pour nous dire :  » à bientÎt de se retrouver, amitiés, Françoise et Dédé « .
Enfin, ce jour allait peut-ĂȘtre arriver !
Dans la foulée, nous nous sommes dit : « il faudrait que Dédé puisse jeter un regard, sur cette bande dessinée » et nous avons chargé Amélie de se faire notre intermédiaire.
Le message du 15 fĂ©vrier est tombĂ© comme un coup de poignard : « Michel et Martine, DĂ©dĂ© est parti hier Ă  22H40, c’est horrible ! « 
Oui, c’est horrible, lorsque la maladie finit par triompher et crĂ©er un vide, ce vide tant redoutĂ©.
Si tu t’es tant battu, c’est pour faire revenir à nouveau la joie et le bonheur chez les Reysset.
Et, nous saluons ce courage qui a été celui de Françoise, continuellement à tes cÎtés.
A Françoise, nous voulons dire notre affection, lui dire combien nous l’aimons.
Il faudra des tas de mains, de bras pour l’aider Ă  affronter cette terrible Ă©preuve.
Allez les filles, Estelle, AgnÚs, Amélie, les gendres, les petits enfants et nous toutes et tous les amis, contribuons à redonner plus que des condoléances, du soleil.
Merci DĂ©dĂ©, merci l’ami !

Hommage de Michel Barrionuevo Ă  Robert VEYRET

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La ferme des Belles dans la maison des Veyret servait d’abri aux Francs-Tireurs et Partisans Français les FTPF. Fils de l’un des tĂ©moins de la bataille du PrĂ© Coquet qui a fait 16 morts en deux heures, aprĂšs les assassinats Ă  la ferme, les 49 fermes brulĂ©es. Cette tragĂ©die de Malleval le 29 janvier 1944 est restĂ©e imprĂ©gnĂ©e dans ta chair.
Avec Dominique Brachet, tu publieras en 1955 le livre « le chemin de Nan » pour retracer ces souvenirs.
Mon premier Ă©change avec toi remonte au 14 septembre 1976 au moment de la foire de Beaucroissant.

6 mois plus tĂŽt, le Parti communiste français dans l’IsĂšre remportait deux cantons : celui d’Allevard avec GĂ©rard Arnaud et celui de Rives avec Robert Veyret, l’adjoint au Maire de Saint Jean de Moirans devenu Conseiller GĂ©nĂ©ral.
A cette Ă©poque, le 14 septembre Ă©tait le jour de la foire aux bestiaux, les personnalitĂ©s prĂ©sentes repartaient de l’inauguration avec leur collier de gousses d’ail. Tout naturellement, tu es venu saluer tes camarades sur les 3 restaurants et 4 buvettes que les militants-es communistes tenaient.
Les municipales se profilant dans les 6 mois suivants, un accord national entre les 3 formations signataires du Programme commun de gouvernement, Ă©tait intervenu pour des listes d’Union de la Gauche. Tu m’as questionnĂ© sur Sassenage, nos partenaires refusant son application.
Cela, ne t’as absolument pas surpris et c’est Ă  cette occasion que tu m’as dit avoir Ă©tĂ© sassenageois dans un appartement au-dessus de la pharmacie Douvier au Bourg.
En mars 1977, tu es devenu Maire de Saint Jean de Moirans et tu le resteras durant 24 ans
Au sein du Conseil GĂ©nĂ©ral, tu resteras l’élu de ce canton durant 39 ans jusqu’en 2015 avec lorsque la gauche dirigeait l’IsĂšre, des vice-prĂ©sidences.
Tu auras Ă©galement siĂ©gĂ© au Conseil rĂ©gional, avant la tenue des premiĂšres Ă©lections de 1986 afin de reprĂ©senter les Ă©lus communistes dans cette instance de 1982 Ă  1985, puis aprĂšs le mandat de Paul Rochas de 1986 Ă  1992, tu seras notre candidat tĂȘte de liste sur la rĂ©gion RhĂŽne-Alpes.
1992, c’était la premiĂšre fois que nous devions tenir un compte de campagne, obligation issue de la loi du 15 janvier 1990. (Pourquoi faire simple lorsqu’il est possible de compliquer la tĂąche). Notre choix fut la constitution d’une association de financement Ă©lectorale dont j’étais le trĂ©sorier. La liste que tu conduisais rassembla 33 479 suffrages, soit 8,23% des exprimĂ©s.

Au cours de la dĂ©cennie 1970, la rĂ©flexion des Ă©lus communistes avait pour toile de fond, ce que Marcel Rosette avait appelĂ©  » la gestion communale dans l’action « , et cette conception t’aura guidĂ©e.
Tout au long de ces annĂ©es, rĂ©guliĂšrement tu Ă©tais prĂ©sent dans les diffĂ©rentes manifestations, notamment sociales. Le seul obstacle a Ă©tĂ© la maladie, ces derniers temps, la perte des repĂšres, comme si les souffrances de l’enfance ressurgissaient pour gommer les acquis de la vie.
Lorsque j’ai publiĂ© mon livre, tu as Ă©tĂ© le premier Ă  me commander deux exemplaires, l’un pour toi, l’autre pour Dominique. Nathalie suivra quelques jours plus tard.
Tu as Ă©tĂ© un homme public, ouvert aux autres, c’est sans doute cet aspect qui emporte l’adhĂ©sion Ă  la reconnaissance de ton action militante.
Tu avais une grande qualitĂ© d’écoute et lorsque tu prenais un engagement, nous savions qu’il serait conduit Ă  son terme.

Durant les jours prĂ©cĂ©dents ta disparition, les Ă©crits de Nathalie nous faisaient redouter ton dĂ©cĂšs. Lorsqu’elle t’a chantĂ© « l’internationale« , tu lui as serrĂ© la main, comme pour lui dire :  » soyez forts, continuez le combat « 
Lorsque j’ai vu Nathalie Ă  la manifestation pour le retrait du projet sur les retraites, mardi 7 fĂ©vrier, je me suis dit : « Robert, sois fier de ta fille, le message a Ă©tĂ© reçu 5 sur 5 » .
Depuis novembre la salle attenante Ă  l’HĂŽtel de ville de Saint Jean de Moirans porte ton nom, une juste reconnaissance, au mĂȘme titre que tes insignes de Chevalier de la lĂ©gion d’Honneur.
Adieu l’ami, adieu camarade, le chant des partisans perdure !

Dussopt, le Ministre qui veut que la retraite soit l’antichambre de la mort, rattrapĂ© par le PNF pour favoritisme

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Dans mon livre « Sous la falaise, le ciel est rouge » je relatais, il y a plus de 3 ans (Ă  la page 181), ce qui s’Ă©tait passĂ© Ă  Sassenage en 1986 et comment nous pouvions ĂȘtre approchĂ©s par de grands groupes (appelĂ©s fermiers) voulant obtenir un marchĂ© public, voici cet extrait : « Suivant la mĂȘme logique que celle d’Alain Carignon Ă  Grenoble, la droite sassenageoise dĂ©cida de privatiser notre eau, en 1986. DiffĂ©rents fermiers cherchĂšrent Ă  capter les voix des diffĂ©rents conseillers municipaux.
Au sein des deux groupes de la gauche, au Conseil municipal, nous déclinions cette logique. Pour ce qui concernait les communistes, avec Joseph Falco, nous refusions le financement promis par la lyonnaise des eaux.
La majoritĂ© municipale Ă©clata entre les partisans de la Lyonnaise des eaux et ceux favorables Ă  la SAUR. Pour la premiĂšre fois Ă  Sassenage, le budget primitif fut rejetĂ© lors d’un premier vote.
La droite se scinda en deux groupes hostiles les uns aux autres. Quelques semaines plus tard, comme par magie, un nouveau vote se déroula et les frÚres ennemis se rabibochÚrent.
Que s’Ă©tait-il passĂ© en coulisses ? Nous ne le saurions certainement jamais ! »
Une chose est certaine, aprĂšs les municipales de 1989, la majoritĂ© a confiĂ© la gestion de l’eau de Sassenage Ă  la SAUR pour une pĂ©riode de 20 ans.
Sur mon livre, je raconte comment dĂšs lors, je me suis battu au Conseil municipal pour que nous sortions des griffes de la SAUR (Ă  la page 402), j’Ă©crivais :  » La grosse suite d’erreurs venues aprĂšs la signature d’une nouvelle convention avec la SAUR, le 20 avril 2004, les avenants au contrat le 12 juillet 2005 et le 13 dĂ©cembre 2006, se sont soldĂ©s par des compensations financiĂšres au fermier, sans aucune prestation supplĂ©mentaire. »
Pour moi qui a suivi de prĂšs le type de comportement des fermiers, Monsieur Olivier Dussopt, dĂ©putĂ©-Maire d’Annonay, ne pouvait ignorer au dĂ©but des annĂ©es 2000 qu’en acceptant des cadeaux, il devenait complice de favoritisme vis Ă  vis d’une entreprise comme la SAUR. C’est en entendant les termes utilisĂ©s pour sa dĂ©fense que j’ai immĂ©diatement vu les similitudes entre ce que j’ai vĂ©cu, mon refus d’accepter le moindre cadeau, et la rĂ©alitĂ©.

Olivier Dussopt est Ă©pinglĂ©, lui qui hier pourfendait la politique d’Emmanuel Macron, s’est fait acheter pour devenir Ministre du Travail chargĂ© de prolonger les trimestres de cotisations et de faire reculer l’Ăąge de dĂ©part Ă  la retraite, afin que cette pĂ©riode devienne l’antichambre de la mort. L’antichambre de la mort, dĂšs lors que la durĂ©e moyenne de vie en bonne santĂ© est de 64 ans.

Pour Ambroise Croizat, Ministre communiste du Travail à la Libération : « la Retraite doit devenir une nouvelle étape de la vie ! »