L’année 2023 est cruelle. En février j’ai perdu un ami, ancien élu de Sassenage, 7 mois plus tard, un nouvel ami également élu durant le même mandat disparait.
Aux obsèques de Dédé, parlant des personnalités qui m’ont accompagné, j’ai cité Gérald, présent avec Estelle, sa fille et Françoise.
C’est à Sassenage que nous nous sommes connus. Nous nous étions découverts des similitudes de parcours : notre pays de naissance, l’Algérie, toi dans la capitale, et moi Sidi-Bel Abbès dans l’Oranie.
Nous étions tous deux devenus papa d’une fille, en juin 1973, Estelle et Sandra nées avec une semaine d’écart !
L’une de nos amies communes, Denise Fenouil était la responsable du syndicat CGT de la première grande surface de Fontaine, Record.
Dans l’entreprise Permali, l’un des grands Directeurs était venu faire une réunion publique en affirmant que je me trompais de combat que nous n’étions pas chez Caterpillar. Toi Gérald, tu bossais bien chez Caterpillar.
J’ai évoqué cette région de l’ouest algérien, Gérald appréciait se retrouver en compagnie des pieds-noirs de la commune d’Échirolles natifs d’Oran !
Nous étions tous deux, militants communistes. à trois reprises je t’ai sollicité pour figurer parmi nos candidatures aux élections municipales. En 1977 et en 1989, tu déclineras mon offre du fait que nous n’étions pas en configuration de listes d’union, même si au second tour, la fusion était programmée.
Je sais, que tu souhaitais maintenir l’équilibre familial, qui à tes yeux était primordial.
Ce n’est qu’en 1995, lorsqu’à nouveau je t’ai sollicité pour être présent sur la liste d’union de la gauche conduite par Alain Chaplais, qu’Anne-Marie ton épouse a dit Oui, d’une façon si forte que sans hésitation tu m’as répondu OK, mais pas trop devant.
Au premier tour, la liste d’Alain Chaplais a remporté les municipales de 17 voix seulement, le mode de scrutin donnant 22 élu·e·s. Après un recours, et l’annulation de ces élections, une nouvelle municipale en février 1996, remportée de façon large, a permis le gain d’un 23ème siège.
Tu étais le 24ème candidat. La vie et les évolutions transforment les évènements et après le départ de Krys Dias, tu prendras la suite en devenant le 5ème élément du groupe communiste et apparenté.
Ton travail dans les différentes commissions sera accompli de façon désintéressée.
Tu te réjouiras lorsque André Reysset que tu appréciais, décidera de rejoindre notre groupe.
En 1998, à 51 ans, tu es devenu veuf, Anne-Marie, ton épouse, la maman d’Estelle s’est endormie pour l’éternité.
Sur le plan de l’activité citoyenne, après la fin de ton mandat en 2001, à chaque élection, jusqu’à ce que la maladie ne te gagne, tu auras toujours répondu favorablement pour être assesseur suppléant de Joseph Falco, au bureau de vote du Hameau du Château.
Gérald, tu n’étais pas celui qui va bousculer l’autre pour se mettre en avant, tu étais avant tout, un être sensible, rempli d’humanité.
Un excellent manuel bien équipé en machine outils, souvent tu m’auras proposé de venir utiliser ton matériel. L’homme aux mains d’or, c’est ce qui te qualifierait le mieux !
Après la disparition de la maman d’Estelle, une autre femme a illuminé une partie de ta vie, Françoise.
Gérald tu aimais découvrir d’autres horizons, d’autres cultures, d’autres pays, ta maitrise de l’espagnol t’aura servi !
En 2009 lors de la grande grève de Caterpillar contre les licenciements nous nous sommes retrouvés en soutien à cette lutte. Sans doute comme toi, j’étais volontaire pour être assigné en justice lorsque le Tribunal correctionnel, pour la 1ère fois de son histoire en Isère, a décidé l’évacuation de 18 salariés de l’entreprise ayant participé à une réunion dans l’enceinte de l’entreprise à Échirolles !
Nous nous sommes vus pour la dernière fois, le 10 juillet dernier. Avec Joseph Falco, nous te trouvions épanoui, presque en forme montrant à la fois les limites imposées par la maladie et les espoirs de découvrir de nouveaux horizons. Avec Françoise vous aviez apprécié votre voyage en Irlande, notamment le Connemara, et à une semaine de mon départ vers cette destination, vous n’avez pas manqué de me faire partager vos instants forts.
Gérald tu étais sensible aux marques d’affection. Estelle tu peux être fière de ton papa, Emma de ton pépé, Françoise de ce compagnon avec qui tu as tant partagé, Nicolas de ton beau papa et vous toutes et vous tous amis, camarades, voisins.
Tchao Gérald, je vous présente toutes mes fraternelles condoléances. Ces dernières années, j’admirais ton olivier au 109 hameau du Château. Les fruits de ton arbre avaient un parfum de Méditerranée. Puissent ces olives transmettre la délicatesse et les saveurs que tu savais leur donner.
Historique, la première grève à la Mairie de Sassenage !
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Pour avoir été élu de Sassenage de mars 1977 à juin 2020, jamais, en dehors des mouvements nationaux, il n’y avait eu de grève des employé·e·s communaux.
Ce cri de colère et de révolte souligne un malaise très profond, fortement accentué lors du changement de Directeur Général des Services !
Cette dernière recrue, en provenance de la ville de Meylan, s’était déjà illustrée dans sa gestion du personnel basée sur l’exclusion, la vexation, la mise au pas des agents.
Ce malaise sassenageois régulièrement mis en avant par les élu·e·s de l’opposition, notamment le groupe s’Unir pour Sassenage qui a fréquemment alerté la majorité municipale, restée sourde aux préoccupations de son personnel. Alerté, par ces élu·e·s, sur la base de l’article 40 du code civil, le Procureur de la République a fini par diligenter une enquête en cours.
La souffrance au travail a été d’une telle intensité que 42 agent·e·s ont quitté la commune.
Au moment du préavis de grève pour ce 4 juillet 2023, les représentants du personnel conviés à une rencontre le 29 juin pour exprimer le vécu des personnels, se sont vus opposer comme réponse du Maire, Michel Vendra : « nous entrons en guerre !« .
Ce matin, à l’interpellation de Michel Barrionuevo lui disant : « hier, j’ai répondu à l’appel de l’association des Maires en participant au rassemblement de midi, aujourd’hui, je suis encore là, cette fois en soutien au personnel de la ville ! « . Sa réponse fut : « si tu veux, tu peux revenir demain !«
Un tel mépris, vis à vis de celles et de ceux qui assurent le Service public de Sassenage, est grave.
Il est temps, grand temps, de répondre aux préoccupations des agents pour un audit des services afin d’améliorer les conditions de travail et réduire le mal-être; la révision du RIFSEEP, les jours de pénibilité pour tous les services; augmentation des fonctionnaires (point d’indice); pour que les élus cessent de se substituer aux responsables de services
Devant ce refus de recevoir une délégation, les agents se sont rendus en Mairie où comme par miracle, il n’y avait aucun élu responsable pour la recevoir.
Afin de se faire entendre, quelques refrains ont été scandés.
La Direction a préféré faire le choix de recourir à la force publique. Les gendarmes ont été plus compréhensifs et du coup, les personnels se sont donnés rendez-vous pour reconduire la grève en septembre !
Voici la vidéo réalisée à l’occasion du rassemblement de ce 4 juillet 2023 de 8H à 10H
Réunion publique du 13 avril 2023 sur les Retraites à Sassenage
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La Nupes avait pris l’initiative d’organiser un débat à Sassenage le 13 avril 2013, avec la participation de Guillaume Gontard, Sénateur de l’Isère, Élisa Martin, députée de la 3ème circonscription de l’Isère, Guillaume Lissy, Maire de Seyssinet-Pariset, Michel Barrionuevo, ancien élu de Sassenage à la Maison des Clubs à 19H. Guillaume Gontard, bloqué au niveau des transports n’a pu être des nôtres
Michel Barrionuevo, au nom du Parti communiste français a ouvert la partie Retraites de cette rencontre réunissant une soixantaine de participant,e·s, voici cette intervention :
Cet après-midi, pour la 12ème fois, ensemble, nous avons manifesté dans les rues de Grenoble et après notre réunion je finirai la vidéo qui sera visible sur ma chaine dès ce soir.
Le mouvement que nous connaissons est depuis presque 55 ans inédit de par l’unité des organisations syndicales, sa répétition, son ampleur jusqu’à 3,5 millions de personnes, sa détermination et le soutien public de l’opinion.
D’emblée, je voudrais préciser qu’en 1995, la réforme des retraites a été abandonnée par Jacques Chirac, suite à des grèves et manifestations, rappeler 2006 où durant presque quatre mois, entre le 16 janvier et le 10 avril 2006, la jeunesse d’abord, puis les salariés et les syndicats font front uni et sont descendus dans la rue contre le CPE. Au plus fort du mouvement, ils sont entre un et trois millions pour demander le retrait de la réforme. Ces actions ont abouti au retrait de la loi Contrat Première Embauche, votée, promulguée et retirée 11 jours plus tard.
Alors, rien n’est joué avec cette réforme des retraites, jamais, elle n’a été votée à l’Assemblée Nationale. La motion de censure faisant suite au 11ème 49-3, a été évitée à 9 voix, même au sein de la majorité des voix discordantes se sont exprimées.
Dans ce calendrier, c’est demain que le Conseil Constitutionnel rendra sa décision, les organisations syndicales ont prévu de se revoir à l’issue des annonces qui seront faites. Rendez-vous est donné dès 14H, devant la Préfecture à Grenoble, les sous-préfectures de Vienne et la Tour du Pin.
Ce Conseil constitutionnel, c’est qui ? Les membres de cette instance siègent durant 9 ans et sont désignés par tiers tous les 3 ans. Le Président de la République désigne 1/3 dont le Président qui a la voix prépondérante, les Présidents du Sénat et de l’Assemblée Nationale désignent chacun 1/3.
Du coup, la majorité est Macron compatible, mais le rôle du Conseil Constitutionnel est en principe de juger en droit.
La première décision, est la façon dont cette réforme des retraites a été instruite ! C’est un détournement flagrant de procédure puisque c’est un projet de loi de financement rectificative de la Sécurité Sociale.
Si malgré tout, le Conseil constitutionnel refuse de censurer le texte, il créera alors une jurisprudence très problématique : « Après cela, à chaque fois qu’un gouvernement voudra faire une modification sur la politique sociale, il pourra utiliser ce véhicule législatif, réduire les débats et utiliser le 49.3 »
Selon l’article 34 de la Constitution « les principes fondamentaux de la Sécurité sociale » ne peuvent être modifiés que par une loi ordinaire.
Le Conseil constitutionnel pourrait alors estimer que l’âge légal de départ à la retraite en fait partie, et censurer au minimum l’article 7.
Dans le Canard enchaîné, le 18 janvier dernier, Laurent Fabius, le président du Conseil constitutionnel indiquait que l’index senior et même les modifications sur « les critères de pénibilité ne relèvent pas du PLFRSS » et nécessiteraient « un deuxième texte ». Ce qui signifie que faute de censure globale, les cavaliers sociaux, au moins l’index senior et le CDI senior, car c’est impossible de prouver qu’ils auront un impact financier pourraient sauter de même que l’article sur la suppression des régimes spéciaux.
La seconde décision attendue du Conseil Constitutionnel pour demain, c’est la recevabilité du dépôt de Référendum d’Initiative Partagée.
Vendredi 17 mars, à l’initiative des communistes et soutenue par l’intersyndicale la première étape a été gagnée, il fallait au minimum 185 parlementaires et c’est 252 qui ont déposé une proposition de loi référendaire, comme le prévoit l’article 11 de la Constitution, visant à « affirmer que l’âge légal de départ à la retraite ne peut être fixé au-delà de 62 ans ».
Si nous obtenons ce Référendum d’Initiative Partagée, nous aurons 9 mois pour réunir les signatures en provenance de 10% des électeurs de notre pays, soit environ 4,8 millions de personnes inscrites sur les listes électorales.
Face à ce passage en force, et c’est le sens de mon rappel sur le Retrait du CPE en 2006, quelles que soient les annonces du Conseil Constitutionnel, il importe de continuer la bataille. Les organisations syndicales ont prévu de se revoir après cette séquence.
Il n’y a pas de raison valable pour réduire de 2 ans le droit à la retraite. Même le comité d’orientation des retraites (COR) admet que l’on peut faire face au déficit de 13 milliards d’euros sans dégrader le droit à la retraite. Que sont ces 13 milliards face aux 413 milliards pour l’armement, des choix, des priorités !
Pour autant, nous ne disons pas qu’il ne faut rien faire !
Les invisibles que nous applaudissions durant le couvre-feu COVID en 2020, ne sont pas devenus des nantis, n’en déplaise au Président de la République !
Lorsque Ambroise Croizat, Ministre communiste du travail a généralisé le droit à la Retraite à la Libération, il disait : « Il faut en finir avec la souffrance, l’indignité et l’exclusion. Désormais, nous mettrons l’homme à l’abri du besoin. Nous ferons de la retraite non plus une antichambre de la mort mais une nouvelle étape de la vie. »
L’un des slogans des manifs est de dire : « la retraite à 60 ans, on s’est battu pour la gagner, on se battra pour la garder ! , aujourd’hui j’ai entendu pour la reprendre, c’est vrai que nous l’avons déjà, un peu perdu»
Puis, il faut revenir à la retraite à 60 ans, l’allongement de la durée de vie doit améliorer l’existence au lieu d’allonger le temps de travail !
Les politiques successives ont définancé notre système de retraite. Un ensemble de mesures peut permettre, de financer une amélioration du droit à la retraite.
Il est urgent de revoir les exonérations massives et sans conditions de cotisations, mettre fin à la politique de « modération salariale », de contournement du salaire et de réduction du sempiternel « coût du travail ». Il faut augmenter les salaires et donc les cotisations, embaucher dans la fonction publique pour répondre aux besoins, stopper la politique de précarisation de l’emploi, améliorer les carrières, appliquer réellement l’égalité salariale entre les femmes et les hommes. Enfin, il est urgent de faire cotiser les revenus du capital au même niveau que les salaires.
La seule issue raisonnable à la crise politique qui traverse le pays est d’abandonner purement et simplement ce projet néfaste.
Nous sommes face à une crise politique gravissime. La seule réponse d’Emmanuel Macron est une attitude autoritaire, suffisante.
C’est le droit à la retraite qui est en jeu. C’est aussi la confiance dans la démocratie et dans la République. On ne peut pas en rester là.
Depuis l’utilisation par le passage en force à l’aide du 49-3, le débat public se concentre sur les violences dans les manifestations retraites.
Les violences et destructions doivent être condamnées sans ambiguïté, elles ne servent pas le mouvement de luttes, au contraire, elles détournent l’attention des vraies questions.
En parallèle, la répression syndicale et les réquisitions, sont devenues légion : la répression du mouvement social, avec des nasses pourtant interdites, des arrestations arbitraires, des armes offensives qui blessent et doivent être proscrites, et la violence policière de la Brav-M révélée par des enregistrements parus dans la presse auraient mérités d’être examinés pour dissolution de cette unité.
Une pétition pour la dissolution de la BRAV-M a recueilli à la date du 5 avril, 263 887 signatures sur le site de l’Assemblée Nationale, elle a donc dépassé les 100 000 signatures, la commission des lois a décidé de la classer. La pétition pour le maintien de la BRAV-M qui se voulait le contrepoids n’a recueilli que 5 324 signatures.
Le trait d’égalité mis entre ces 2 pétitions montre la fébrilité ambiante du pouvoir.
Après quasiment trois mois de mobilisation, une majorité de Français refuse toujours de travailler deux ans de plus pour satisfaire les marchés financiers.
Le fond est bien là ! Le Président de la République a choisi comme à son habitude, pour l’accompagner en Chine, d’emmener des grands patrons. Son obstination vient du fait qu’en réalité il est avant tout, le représentant de commerce du MEDEF. Des manifestants disaient le Patron du MEDEF.
L’audace en politique, aussi bien pour le Gouvernement que pour le Président de la République, c’est de reconnaître leurs torts et renoncer à imposer ce projet.
Notre pays a besoin de sortir de la crise sociale, politique et démocratique dans laquelle le pouvoir l’a plongée et qui ne peut se résumer que par le retrait de la réforme ou le référendum d’initiative partagée.
La missive des parlementaires au Président de la République le 4 avril dernier a été de rappeler que ce mouvement social, historique par son unité syndicale, son ampleur et sa détermination, n’a cessé d’exprimer son refus d’un recul à 64 ans de l’âge de départ à la retraite.
Son refus d’entendre le peuple attise sa colère et crée une crise sociale, politique et démocratique sans précédent.
Ensemble, les Français-es et leurs représentants défendent le droit à une retraite juste et digne ; ils et elles ne sont pas illégitimes. En revanche, de quelle légitimité peut se prévaloir aujourd’hui, et à l’avenir, une réforme rejetée majoritairement par le peuple qui, de surcroît, ne peut même pas se prévaloir d’un débat abouti et d’un vote démocratique ?
Ce renoncement ne serait pas un aveu de faiblesse, mais une démonstration de sagesse, seule propice à redonner confiance à l’ensemble de nos concitoyens et concitoyennes et à rendre à notre société l’apaisement dont elle a tant besoin.
Du reste, il conviendrait de leur donner la parole par la voie d’un référendum pour qu’ils puissent s’exprimer, au terme d’un débat démocratique qu’ils réclament, sur la question de l’âge légal de départ à la retraite.
Cette attitude a pour conséquence de favoriser le Rassemblement national dont les cadres n’hésitent pas à proclamer sans vergogne : « Contrairement à ce que tous les commentateurs expliquaient sur tous les plateaux, que nous étions tapis dans l’ombre sans participer aux débats, c’est en fait le contraire que les gens ont perçu. Les Français valident notre stratégie de travail sur le fond et de sérieux affiché ».
Cette perception, nous ne devons pas la prendre à la légère, malgré sa discrétion et ses arrangements avec l’exécutif pendant les débats, le RN incarne, selon les enquêtes d’opinion, une opposition importante, voire la principale, au texte du gouvernement. Une stratégie à bas bruit qui porte ses fruits.
La réalité c’est qu’il a été absent, sagement assis, le doigt sur la couture du pantalon, déposant moins d’amendements que la majorité, ils n’ont servi strictement à rien.
Les députés RN sont en effet plusieurs fois montés au créneau pour défendre le gouvernement face aux attaques venues de la gauche. « Ils ont passé deux semaines à se congratuler respectivement, jusqu’à boucler l’examen du texte en chantant bouche contre bouche, la Marseillaise.»
L’attitude complaisante de l’extrême droite révèle autre chose : derrière son masque social, Marine Le Pen prône en réalité la même défense du libéralisme que la majorité. « Il faut le marteler. Rappeler leurs votes à l’Assemblée contre la hausse du Smic, le blocage des prix, le gel des loyers. Ou le fait qu’ils crient avec les macronistes pour baisser les cotisations sociales, donc les recettes de la Sécurité sociale, donc empêcher la revalorisation, les retraites… » Un travail nécessaire et réalisé par la gauche, mais « sans doute devons-nous être plus forts et plus audibles »
La gauche doit être capable d’être plus unie, s’inspirer davantage de l’intersyndicale qui arrive à parler d’une même voix.
La gauche a une grande responsabilité face à cette réforme. Rien n’impose une réforme d’une telle violence, d’autres solutions sont possibles pour garantir un système plus juste, plus solidaire et plus efficace. Ce que veut en réalité le pouvoir, c’est contraindre le pays à subir de nouveau une austérité budgétaire drastique, comme l’exigent les marchés financiers et la Commission européenne à leur service. Cette politique est chaque jour davantage rejetée par les peuples européens.
A ce propos, les messages de solidarités venus des différents pays nous confortent.
La confédération européenne des syndicats déclare : La « réforme » du système de retraite est une attaque contre le bien-être et les aspirations des travailleurs et de leurs familles. Cette réforme est d’autant plus inacceptable – et contre-productive – que les inégalités se creusent et que la crise du coût de la vie est sévère. Cela ne ferait qu’aggraver les inégalités et imposer un fardeau plus lourd aux travailleurs, en particulier aux plus pauvres. Ceci est d’autant plus négatif que le financement du système de retraite français ne nécessite pas une telle mesure.
La CES et l’ensemble du mouvement syndical européen continueront à soutenir les syndicats français dans leur lutte contre cette réforme, contre son contenu et en raison de l’absence de dialogue social.
La réalité du travail est si dure, que repousser l’âge de la retraite serait insupportable pour des millions de salarié·e·s subissant déjà l’intensification de l’activité, des conditions difficiles pour des salaires amputés par une inflation élevée, des contrats courts et horaires décalés jusqu’à l’uberisation. La voie du progrès, c’est au contraire la transformation profonde du travail, la création d’emplois, en commençant par des centaines de milliers de pré-embauches de jeunes dans les services publics, l’augmentation des salaires et l’égalité professionnelle femmes-hommes, la formation, la prise en compte des qualifications et de la pénibilité. La voie du progrès, c’est de répondre aux immenses besoins de service public et de productions nouvelles écologiques et sociales. C’est là un vrai projet de civilisation.
Au moment où six millions de nos concitoyennes et concitoyens sont complètement ou partiellement privés d’emploi, la sécurisation de l’emploi et de la formation n’est pas seulement une exigence puissante de nos concitoyennes et concitoyens, c’est la clé du progrès social. Elle appelle la création de nouveaux pouvoirs d’intervention des salarié·e·s dans l’entreprise comme dans la société.
Pour toutes ces raisons, le monde du travail n’a pas d’effort supplémentaire à faire. Tout appelle à transformer le travail pour lui redonner un sens. Il faut permettre à chacune et chacun de s’émanciper d’un système qui considère les êtres humains comme une simple force de travail exploitable à merci jusqu’à ce qu’elle soit « usée ».
Il est temps pour notre société d’entrer dans une nouvelle relation avec les entreprises. La priorité doit cesser d’aller à la rentabilité du capital. Elle doit aller au développement de toutes les capacités humaines.
Les débats ont permis de mettre au jour son inutilité et son injustice, mais aussi les mensonges les plus flagrants : le mirage aux alouettes des 1 200 euros, pour lesquels ils partirent 2 millions et finirent 13 000 ; les carrières longues, dont le flou masque l’ineptie ; la capitalisation, qu’un amendement de la droite sénatoriale a fait entrer par la fenêtre !
Il est des victoires qui sonnent comme des défaites. De Jupiter à Pyrrhus, il n’y a parfois qu’un petit pas !
Hommage de Michel Barrionuevo à André Reysset
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Lorsque je suis devenu Conseiller municipal de Sassenage, en mars 1977, Raoul Scarpini et Gino Locatelli avec qui je travaillais chez Permali à Fontaine, m’ont dit : » puisque maintenant tu es élu, il serait bien que tu viennes soutenir les équipes de foot de Sassenage « .
En me rendant au stade de la Rollandière pour voir évoluer les « canaris », parmi les différents entraineurs des gamins, j’ai entre autres, fait la connaissance d’André Reysset, le jeune prof d’éducation physique du collège Fleming.
Je ne disais pas encore Dédé !
Avec André, nous nous sommes retrouvés dans la campagne des élections municipales de 1995, il était l’un des piliers de l’association Ensemble pour Sassenage et lorsque nous fûmes élus, il deviendra le vice-président du groupe Parti socialiste-Ensemble pour Sassenage.
C’est à cette époque qu’avec Françoise et Dédé, nous sommes devenus amis.
Eh oui, Dédé, entre-nous sont nées de grandes complicités :
• j’étais ton ainé d’une semaine,
• nous avons eu des enfants en étant jeunes.
• Et puis, tu étais devenu le cinquième élément du groupe que je présidais.
Ce n’était pas de la fiction comme le film nommé l’année d’après, aux Césars et aux Oscars, mais une réalité parfois : turbulente et dérangeante.
Françoise ou Roger savent ce que ces deux adjectifs signifient.
Tu n’hésitais pas à donner de la voix lorsqu’une pratique t’apparaissait non conforme aux règles démocratiques.
Chez toi, j’ai toujours apprécié cette franchise !
Dédé, il m’est difficile de te dissocier de Françoise, des amis que j’ai invités à Fontaine et qui m’ont ensuite, accompagné lorsqu’avec Martine, nous avons formé un nouveau couple.
Dédé, c’était le collectif dont j’ai parlé au début, mais aussi celui qui appréciait de s’isoler par moment, l’amoureux d’expériences nouvelles.
Notre groupe s’était étoffé avec l’arrivée de Gérald et, à six, nous pouvions mieux être entendus.
De prof de gym, tu étais devenu le référent de la SEGPA au Collège Fleming. (Section d’Enseignement Général et Professionnel Adapté). Une mission auprès des élèves les plus déconnectés, ce qui te convenait parfaitement.
Mais, la SEGPA n’a pas duré.
Nous nous sommes retrouvés à lutter pour sa survie, avec, y compris une manifestation du collège à la mairie.
En désaccord avec cette nouvelle situation et les priorités fixées à l’enseignement public, tu as postulé pour l’Outre-mer auprès de l’Éducation Nationale et tu as été affecté à Mayotte.
Pour le conseiller municipal de Sassenage, c’était un dilemme, tu m’as alors demandé : » je démissionne ou je reste élu et je vous fais des pouvoirs « . Je t’ai répondu : » à toi de décider ! «
Tu as pris la meilleure décision, ne pas occuper une fonction si l’on ne peut pas s’impliquer.
Te voilà parti enseigner à Madmoudzou, le Chef-lieu de Mayotte, une ile de l’Océan Indien. Françoise te rejoindra quelques années plus tard.
Lorsque vous reveniez en métropole les étés, nous apprécions de vous revoir aux Bayles.
Nous aimions aussi vous recevoir chez nous. Il y a une date qui m’a marquée plus que d’autres, le 28 juillet 2008, j’avais confectionné une paella.
Les Bayles, Cordéac, cette commune qui t’a vu naitre, sautons des étapes pour cette surprise organisée à la salle des fêtes, par Estelle, Agnès et Amélie : fêter les 60 ans de Françoise ainsi que le départ en retraite de Dédé, avec tous vos amis. Je me souviens de cette date, très particulière pour moi, c’était le jour des 60 ans de ma sœur, le 25 août 2012.
Le secret de cette fête avait été bien gardé, et avec tous tes amis, qui pour l’essentiel sont les nôtres, des évènements comme celui-ci, ça marque. La preuve je l’évoque !
J’avais écrit un poème intitulé, « l’amitié c’est beau comme un soleil« , je l’ai retranscrit dans mon livre, « sous la falaise, le ciel est rouge« .
Il ne se sera pas écoulé beaucoup de temps, avant d’être sollicité pour officier le mariage d’Amélie et Guillaume le 8 juin 2013, avec les rencontres préliminaires pour préparer cette cérémonie.
Dédé, avec Françoise, vous n’avez eu que des filles. Estelle a changé la règle, tandis qu’Agnès et Amélie, vous ont parfaitement imités.
Tu étais l’homme aux mains d’or, que ce soit à Sassenage ou aux Bayles, les transformations étaient tes œuvres.
Dans le même temps tu t’investissais avec d’autres. Nous n’avons pas vu la cuisson du pain dans ce four ancien qu’avec des amis, vous avez réhabilité.
Et ce projet, d’aller ensemble aux champignons ; tiens Dédé, cette année, nous n’avons pas encore cueilli, d’hygrophores de mars.
Tout a changé, le jour où tu t’es écroulé et nous n’avons pu nous revoir !
Non, nous n’allions pas t’offrir un livre théorique, nous avons choisi la dernière bande dessinée de nos gaulois préférés : Astérix et Obélix. Après tout, toi, tu as conservé ta moustache.
Nous avons adoré fabriquer de la gelée et des pâtes, des coings de votre verger. Sur notre balcon, la menthe plantée en pot est celle en provenance de votre jardin. C’est dire si encore très longtemps, tu seras avec nous !
L’été dernier, nous avions arrêté une date pour à nouveau te revoir physiquement, nous avons entendu ta voix devenue rocailleuse, elle nous a parlé d’espoir.
A chaque questionnement, nous nous disions : » Dédé va gagner ! «
Tu t’es tellement battu contre la maladie, obtenant des répits, que cet espoir était de mise !
Votre message du 1er janvier était pour nous dire : » à bientôt de se retrouver, amitiés, Françoise et Dédé « .
Enfin, ce jour allait peut-être arriver !
Dans la foulée, nous nous sommes dit : « il faudrait que Dédé puisse jeter un regard, sur cette bande dessinée » et nous avons chargé Amélie de se faire notre intermédiaire.
Le message du 15 février est tombé comme un coup de poignard : « Michel et Martine, Dédé est parti hier à 22H40, c’est horrible ! «
Oui, c’est horrible, lorsque la maladie finit par triompher et créer un vide, ce vide tant redouté.
Si tu t’es tant battu, c’est pour faire revenir à nouveau la joie et le bonheur chez les Reysset.
Et, nous saluons ce courage qui a été celui de Françoise, continuellement à tes côtés.
A Françoise, nous voulons dire notre affection, lui dire combien nous l’aimons.
Il faudra des tas de mains, de bras pour l’aider à affronter cette terrible épreuve.
Allez les filles, Estelle, Agnès, Amélie, les gendres, les petits enfants et nous toutes et tous les amis, contribuons à redonner plus que des condoléances, du soleil.
Merci Dédé, merci l’ami !
Hommage de Michel Barrionuevo à Robert VEYRET
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La ferme des Belles dans la maison des Veyret servait d’abri aux Francs-Tireurs et Partisans Français les FTPF. Fils de l’un des témoins de la bataille du Pré Coquet qui a fait 16 morts en deux heures, après les assassinats à la ferme, les 49 fermes brulées. Cette tragédie de Malleval le 29 janvier 1944 est restée imprégnée dans ta chair.
Avec Dominique Brachet, tu publieras en 1955 le livre « le chemin de Nan » pour retracer ces souvenirs.
Mon premier échange avec toi remonte au 14 septembre 1976 au moment de la foire de Beaucroissant.
6 mois plus tôt, le Parti communiste français dans l’Isère remportait deux cantons : celui d’Allevard avec Gérard Arnaud et celui de Rives avec Robert Veyret, l’adjoint au Maire de Saint Jean de Moirans devenu Conseiller Général.
A cette époque, le 14 septembre était le jour de la foire aux bestiaux, les personnalités présentes repartaient de l’inauguration avec leur collier de gousses d’ail. Tout naturellement, tu es venu saluer tes camarades sur les 3 restaurants et 4 buvettes que les militants-es communistes tenaient.
Les municipales se profilant dans les 6 mois suivants, un accord national entre les 3 formations signataires du Programme commun de gouvernement, était intervenu pour des listes d’Union de la Gauche. Tu m’as questionné sur Sassenage, nos partenaires refusant son application.
Cela, ne t’as absolument pas surpris et c’est à cette occasion que tu m’as dit avoir été sassenageois dans un appartement au-dessus de la pharmacie Douvier au Bourg.
En mars 1977, tu es devenu Maire de Saint Jean de Moirans et tu le resteras durant 24 ans
Au sein du Conseil Général, tu resteras l’élu de ce canton durant 39 ans jusqu’en 2015 avec lorsque la gauche dirigeait l’Isère, des vice-présidences.
Tu auras également siégé au Conseil régional, avant la tenue des premières élections de 1986 afin de représenter les élus communistes dans cette instance de 1982 à 1985, puis après le mandat de Paul Rochas de 1986 à 1992, tu seras notre candidat tête de liste sur la région Rhône-Alpes.
1992, c’était la première fois que nous devions tenir un compte de campagne, obligation issue de la loi du 15 janvier 1990. (Pourquoi faire simple lorsqu’il est possible de compliquer la tâche). Notre choix fut la constitution d’une association de financement électorale dont j’étais le trésorier. La liste que tu conduisais rassembla 33 479 suffrages, soit 8,23% des exprimés.
Au cours de la décennie 1970, la réflexion des élus communistes avait pour toile de fond, ce que Marcel Rosette avait appelé » la gestion communale dans l’action « , et cette conception t’aura guidée.
Tout au long de ces années, régulièrement tu étais présent dans les différentes manifestations, notamment sociales. Le seul obstacle a été la maladie, ces derniers temps, la perte des repères, comme si les souffrances de l’enfance ressurgissaient pour gommer les acquis de la vie.
Lorsque j’ai publié mon livre, tu as été le premier à me commander deux exemplaires, l’un pour toi, l’autre pour Dominique. Nathalie suivra quelques jours plus tard.
Tu as été un homme public, ouvert aux autres, c’est sans doute cet aspect qui emporte l’adhésion à la reconnaissance de ton action militante.
Tu avais une grande qualité d’écoute et lorsque tu prenais un engagement, nous savions qu’il serait conduit à son terme.
Durant les jours précédents ta disparition, les écrits de Nathalie nous faisaient redouter ton décès. Lorsqu’elle t’a chanté « l’internationale« , tu lui as serré la main, comme pour lui dire : » soyez forts, continuez le combat «
Lorsque j’ai vu Nathalie à la manifestation pour le retrait du projet sur les retraites, mardi 7 février, je me suis dit : « Robert, sois fier de ta fille, le message a été reçu 5 sur 5 » .
Depuis novembre la salle attenante à l’Hôtel de ville de Saint Jean de Moirans porte ton nom, une juste reconnaissance, au même titre que tes insignes de Chevalier de la légion d’Honneur.
Adieu l’ami, adieu camarade, le chant des partisans perdure !
Dussopt, le Ministre qui veut que la retraite soit l’antichambre de la mort, rattrapé par le PNF pour favoritisme
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Dans mon livre « Sous la falaise, le ciel est rouge » je relatais, il y a plus de 3 ans (à la page 181), ce qui s’était passé à Sassenage en 1986 et comment nous pouvions être approchés par de grands groupes (appelés fermiers) voulant obtenir un marché public, voici cet extrait : « Suivant la même logique que celle d’Alain Carignon à Grenoble, la droite sassenageoise décida de privatiser notre eau, en 1986. Différents fermiers cherchèrent à capter les voix des différents conseillers municipaux.
Au sein des deux groupes de la gauche, au Conseil municipal, nous déclinions cette logique. Pour ce qui concernait les communistes, avec Joseph Falco, nous refusions le financement promis par la lyonnaise des eaux.
La majorité municipale éclata entre les partisans de la Lyonnaise des eaux et ceux favorables à la SAUR. Pour la première fois à Sassenage, le budget primitif fut rejeté lors d’un premier vote.
La droite se scinda en deux groupes hostiles les uns aux autres. Quelques semaines plus tard, comme par magie, un nouveau vote se déroula et les frères ennemis se rabibochèrent.
Que s’était-il passé en coulisses ? Nous ne le saurions certainement jamais ! »
Une chose est certaine, après les municipales de 1989, la majorité a confié la gestion de l’eau de Sassenage à la SAUR pour une période de 20 ans.
Sur mon livre, je raconte comment dès lors, je me suis battu au Conseil municipal pour que nous sortions des griffes de la SAUR (à la page 402), j’écrivais : » La grosse suite d’erreurs venues après la signature d’une nouvelle convention avec la SAUR, le 20 avril 2004, les avenants au contrat le 12 juillet 2005 et le 13 décembre 2006, se sont soldés par des compensations financières au fermier, sans aucune prestation supplémentaire. »
Pour moi qui a suivi de près le type de comportement des fermiers, Monsieur Olivier Dussopt, député-Maire d’Annonay, ne pouvait ignorer au début des années 2000 qu’en acceptant des cadeaux, il devenait complice de favoritisme vis à vis d’une entreprise comme la SAUR. C’est en entendant les termes utilisés pour sa défense que j’ai immédiatement vu les similitudes entre ce que j’ai vécu, mon refus d’accepter le moindre cadeau, et la réalité.
Olivier Dussopt est épinglé, lui qui hier pourfendait la politique d’Emmanuel Macron, s’est fait acheter pour devenir Ministre du Travail chargé de prolonger les trimestres de cotisations et de faire reculer l’âge de départ à la retraite, afin que cette période devienne l’antichambre de la mort. L’antichambre de la mort, dès lors que la durée moyenne de vie en bonne santé est de 64 ans.
Pour Ambroise Croizat, Ministre communiste du Travail à la Libération : « la Retraite doit devenir une nouvelle étape de la vie ! »