Par Yannick Belle:
Avant toute chose, je souhaite remercier les 2 093 électeurs qui nous ont apporté leur soutien et qui ont fait confiance à notre équipe dimanche dernier.
Sassenage ne fait pas exception à la règle et comme dans toutes les villes de France, les sassenageois ont voulu avant tout adresser un signal fort au gouvernement. Cette évidence, ne nous empêchera pas d’analyser également les considérations plus locales qui ont abouti à ce score.
Malgré ce résultat, nous sommes fiers d’avoir mené une campagne, digne, propre, basée avant tout sur des propositions. Avec les élus d’opposition, ainsi qu’avec l’ensemble des colistiers qui dès lundi m’ont fait part de leur souhait de rester mobilisés, nous allons poursuivre le travail que nous avons engagé. Nous continuerons à échanger, à écouter les habitants de notre commune pour faire entendre leurs demandes, leurs besoins au sein du Conseil municipal.
A présent l’important, c’est que Sassenage gagne, c’est que Sassenage réussisse. C’est le défi qui vous attend suite au mandat que vous ont confié les électeurs dimanche.
Pour nous, une nouvelle étape commence, car comme l’a dit Socrate, l’échec n’est pas de tomber mais de rester là où on est tombé. Nous serons donc au rendez-vous dans 6 ans.
Par Michel Barrionuevo :
Monsieur le Maire,
Depuis ma première élection municipale de 1977, avec Roger Deschaux où notre liste fusionnée de second tour avait réuni un peu plus de 65% des suffrages, j’ai connu différentes épopées.
La gagne majoritaire, mais aussi les claques politiques qui vous désarçonnent.
Notre première claque est venue, seulement 6 ans plus tard, lors de la mise en œuvre du plan de rigueur de la fin 1982, Sassenage comme Grenoble basculait, nous perdions les municipales avec seulement 17 voix d’avance, ce fut Monsieur le Maire, votre premier mandat majoritaire de Conseiller municipal.
A ceux qui pensent que tout est gagné parce que dimanche, vous avez réuni un peu plus de 60% des suffrages, j’ai envie de leur dire, restez modestes, rien n’est jamais gagné ou écrit à l’avance !
De mars 1983 à juin 1995, j’ai vécu 2 mandats d’opposition, entre parenthèse, je tiens à préciser qu’avec Dominique Valeille, nous ne partagions pas les mêmes orientations, ce qui est logique, mais j’ai toujours apprécié son respect vis-à-vis de la minorité élue.
Je reviens à votre résultat de dimanche qui se traduit par le fait que le groupe d’opposition est réduit à 6 élus dont un seul élu communiste, pour rappeler que cette situation, je l’ai déjà vécue.
De 1989 à 1995, j’ai fait un mandat, j’étais le seul élu communiste et que s’est il passé en 1995, la gauche avec Alain Chaplais gagnait les municipales de seulement 36 voix et la droite se retrouvait avec 7 élus d’opposition.
Elus qui n’ont pas accepté la défaite et qui ont fait appel: nouvelle élection municipale en février 1996 et l’opposition passait de 7 à 6 élus.
Oui, soyons modestes !
Et je le dis d’autant plus, qu’après avoir été élus si brillamment, avoir réalisé durant ce mandat là, le Centre Technique municipal, la halle de sports, les cheminements piétons, les passerelles, les parcs, etc…, cette équipe était éliminée en 2001 avec comme point fondamental de désaccord de la population des constructions sur l’esplanade François Mitterrand, avec un « poussin » très actif dans cette bataille.
Pour les nouveaux habitants, je veux leur dire que l’esplanade François Mitterrand, c’est la Place derrière la Mairie, où votre majorité, Monsieur le Maire a défiguré l’architecture de la médiathèque l’Ellipse que Dominique Valeille avait bâti, pour mettre une construction qui ressemble plus à des baraquements posés côte à côte qu’à un projet architectural.
Au porte à porte, une personne m’a interpellé pour me dire que je faisais partie des élus ayant inspiré ce projet, je le répète, cette aberration, nous n’y sommes pour rien, nous la subissons !
A Sassenage, lorsqu’un nom est donné, vous avez le don, Monsieur le Maire de le surnommer autrement, esplanade de la Mairie, caserne de Fontaine-Sassenage à la place de Caserne Alain Chaplais !
En 2001, nous avons été battus et en 2008, la différence de suffrages entre les 2 listes était de 54 voix.
Alors en 2014, nouvelle claque due au désaveu de la politique gouvernementale et à des centrages sur compétences d’autres collectivités, comme le Conseil général que vous avez su habilement exploiter.
Je reconnais, vous avez été fort, vous avez vendu aux sassenageois du pâté d’alouette composé d’une alouette et d’un mammouth, l’image du cheval est trop petite pour montrer l’écart: une suppression de subvention de moins de 3700 euros par an sur l’aide aux centre de loisirs contre la masse d’intérêts de l’emprunt toxique que vous avez contracté qui représente plus de 600 000 euros.
Félicitations, vous disposez d’une majorité plus forte, alors l’opposition, comment allez-vous la traiter ?
J’ose espérer que le climat des 6 prochaines années, n’a rien à voir avec les remontrances qui m’ont été faites par un ancien élu de votre majorité, dimanche dernier et que ce qu’il m’a dit, c’est un peu comme la cocote minute, avant d’ouvrir le couvercle, il faut attendre que la vapeur s’échappe.
Je commence mon cinquième mandat d’opposition, des sassenageois m’ont dit: » chez toi, c’est un peu comme un sacerdoce pour la cause de la commune ».
J’ai plutôt envie de dire: un élu d’opposition, ce n’est pas un sous élu, mais un élu à part entière !
Durant ces treize dernières années, mon ressenti personnel, c’est le manque de considération vis-à-vis de l’élu de l’opposition, interdit de participer au travail de préparation des projets.
Même s’il appartient à la majorité de conduire les affaires de la commune, il y a dans ce conseil municipal 33 élus, 33 élus qui sont en droit de disposer de tous les éléments pour décider souverainement quelle orientation donner à la gestion de Sassenage.
La moindre des choses que je revendique pour les 6 années à venir, c’est d’être considéré comme un être humain, avec le droit à la dignité et que ce droit s’applique à tous les sassenageois quelque qu’ait pu être leur expression d’accord ou de désaccord vis-à-vis de la majorité municipale.
Aujourd’hui, je n’ai plus de médaille à attendre, j’ai reçu celle d’argent, de vermeil et d’or, il ne me reste plus à la rigueur que celle du mérite, compte tenu de mes années d’opposition sans démissionner.
Pour ce mandat, je voudrais vous lancer, Monsieur le Maire un appel solennel à la dignité, au respect mutuel.
Le respect mutuel, ce n’est pas l’exigence du silence et nous nous connaissons depuis suffisamment longtemps pour savoir que je n’admettrai jamais que cette loi me soit imposée.
Mon engagement depuis 37 ans au service de Sassenage montre à l’évidence ma ténacité. A chaque fois que vous ferez fausse route, j’interviendrai pour le dire haut et fort, j’interviendrai pour faire des propositions. Homme de dossiers, vous le savez, il est difficile de me faire prendre des vessies pour des lanternes.
Les élus qui jugent à partir du superficiel seraient bien inspirés de ne pas s’en tenir aux apparences des propos mais d’aller au fond des dossiers et des demandes.
Je prendrai l’exemple des emprunts indexés sur le cours d’une monnaie, entre 2007 et 2010, j’en ai dit: j’ai même utilisé l’image de la roulette russe, les médias n’avaient pas encore mis une dénomination « emprunts toxiques ».
Lors du dernier Conseil du précédent mandat, j’ai établi des chiffrages sur les possibilités de rentrées financières en taxe d’aménagement dans le cadre de l’opération du Domaine de Beaurevoir, par rapport au choix du PUP que vous avez fait, j’ai publié ces données sur le blog des élus communistes, où les commentaires sont libres, j’attends toujours les éléments précis du dossier.
L’efficacité d’un élu se mesure à sa capacité à être source de propositions, c’est le rôle que je continuerai à avoir durant ce mandat.
Ma boussole, c’est l’intérêt de notre population, la confrontation d’idées et d’opinions, est pour moi source de richesse, je revendique le droit à cette différence !
Réponse de M. Coigné: la campagne des prochaines élections municipales a déjà démarré !